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Baptême
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14 décembre 2008

IV - Purification des pèchès et re-création

               Cyrille de Jérusalem - 1e catéchèse baptismale

« Convertissez-vous, et que chacun reçoive le Baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés. » (Ac2,38)

S’il y a quelqu’un ici qui soit esclave du péché, qu’il se prépare, au moyen de la foi baptismale, à la nouvelle naissance qui fera de lui un homme libre, un des fils d’adoption. [...]

Dépouillez par la confession (de la foi) l’homme ancien, corrompu par les désirs qui l’égarent; afin de revêtir l’homme nouveau, celui qui est renouvelé selon l’image de son Créateur. [...]

C’est maintenant l’époque de la confession. Confesse les péchés que tu as commis, en parole ou en action, la nuit ou le jour. Confesse en ce temps favorable et, au jour du salut, reçois le trésor céleste.

            Zénon de Vérone — 2e  invitation au baptême

Avec fermeté et fidélité, dépouillez-vous de votre vieil homme, dans ses défroques pleines de puanteur, vous tous qui, régénérés, vêtus de blanc, riches des dons du Saint Esprit, allez bientôt prendre part à la procession.

         Tertullien - Traité du baptême, IV,  5

D'ailleurs, ce qui se passe est semblable à un acte banal : les péchés nous salissant comme de la crasse, l'eau nous en lave. Toutefois, les péchés n'apparaissent pas sur la chair, car personne ne porte sur sa peau des taches d'idolâtrie, de débauche ou de fraude. Mais c'est l'esprit qu'ils souillent, lui qui est l'auteur du péché. Car l'esprit commande, et la chair est à son service. Tous deux pourtant partagent la faute, |'esprit parce qu'i| 'commande, la chair parce A qu'elle exécute. Et comme l'inten1ention de l’ange a donné aux eaux un certain pouvoir de guérir, l'esprit est lavé dans l'eau par l’intermédiaire du corps, la chair y est purifiée par l’esprit.

          justin  -  1e  apologie, 61

Le prophète lsaïe, comme nous l'avons dit plus haut enseigne de quelle manière les pécheurs repentants effaceront leur péchés. ll s'exprime en ces termes : « Lavez-vous, purifiez- vous, enlevez le mal de vos cœurs, apprenez à bien faire, rendez justice à  l'orphelin et défendez la veuve ; venez alors et comptons, dit le Seigneur. Vos péchés vous  eussent-ils rendus rouges comme la pourpre, je vous rendrai blancs comme la laine ; fussiez-vous rouges comme l'écarlate, je vous rendrai blancs comme la neige. » (ls 1, 18)

        Basile de Césarée -  Protreptique  du saint baptême, 4-5

Entre dans le secret de ton âme, excite le souvenir de tes actions. Si tes fautes sont nombreuses, ne te laisse pas décourager par leur multitude, car là ou le péché a abondé, la grâce a surabondé. (Rm 5,20) [...]

Es-tu jeune? Prémunis ta jeunesse par le frein du baptême. La force de l'âge est—elle passée ? [...] IL convient à ce moment de la vie d'avoir devant les yeux la mort. Si un médecin te promettait de te rendre jeune, en te tirant de la vieillesse par ses soins et ses artifices, ne désirerais-tu pas aller le trouver aujourd'hui même, pour qu'il te ramène à la force de l'âge ? Le baptême te promet de faire refleurir ton âme que tu as ruinée, que tu as ridée et maculée par tes iniquités. Tu méprises ton bienfaiteur et tu n'accours pas à sa promesse ? Ne désires-tu pas voir le grand prodige de la promesse ? Comment sans mère l'homme peut renaître, comment celui qui a vieilli corrompu par les désirs trompeurs est de nouveau vitalisé, rajeuni et revient à l'authentique fleur de la jeunesse ? Le baptême, c'est la rançon des captifs, la remise des dettes, la mort du péché, la régénération de l'âme, le vêtement resplendissant, le véhicule pour le ciel, la garantie du royaume, la grâce de l'adoption.

             Grégoire  de Nazianze  - Sermon , 40,7-8

Le souverain Maître a pensé qu'il né devait pas laisser sans secours sa créature, ni se désintéresser du danger qu'elle courait d'étre séparée de lui (à causé du péché). Aussi  après nous avoir appelés du néant à l'être, il nous a restaurés dans l'existence en une création plus divine et plus haute que la première. [...]

Cette grâce et cette puissance du baptême ne portent plus en elles la destruction du monde comme au temps du déluge, mais la purification du péché en tout homme et le nettoyage complet des souillures qui se sont accumulées en nous du fait du péché.

A notre dualité originelle : âme et corps ; nature visible et nature invisible, répond aussi une doublé purification, par l'eau et par l'Esprit : celle-là prise au sens visible et corporel, celle—ci survenant de façon invisible  et incorporelle ; celle-là, purement symbolique, celle-ci véritable et purifiant dans les profondeurs.

L'Esprit, après avoir apporté son secours à notre naissance initiale, travaille maintenant à rénover notre décrépitude et a transformer notre état actuel en une ressemblance avec Dieu ; il nous refond sans employer le feu et nous recrée sans nous briser.

Celle—ci (cette purification), et c‘est maintenant une certitude, est commune a tous. On l'obtient sans larmes inutiles ; elle procure le même honneur a tous, esclaves ou maîtres, riches ou pauvres, humbles ou grands, nobles ou gens sans naissance, a ceux qui ont des dettes et à ceux qui n’en ont pas. Elle est comme un souffle d'air, comme une effusion de lumière, comme un bouleversement des saisons (autre traduction: retour à l’origine des temps), comme la contemplation de la création devenue pour nous tous un grand objet de délices, enfin comme une récompense égale offerte a notre foi.

                    Grégoire de Nysse     Four la fête des lumières

Le temps est donc revenu qui nous remet en mémoire les saints mystères (le baptême) qui purifient l'homme et qui lavent l'âme et le corps de toute faute grave et nous rendent la beaute première que l'artiste divin nous avait donnée en nous créant. Pour cette raison, vous qui avez goûté les richesses de la foi, vous vous êtes réunis ici comme le peuple consacré.

Mais vous amenez aussi les non—initiés et comme des pères vous les acheminez progressivement à saisir pleinement le service de Dieu. Pour moi je me réjouis avec les uns et les autres ; avec les initiés, car vous êtes riches d'un don royal, avec les non—initiés, qui êtes remplis d'une merveilleuse espérance : la remise de vos dettes, la délivrance de vos liens, la réconciliation avec Dieu, l 'assurance et la liberté, au lieu de la condition d'esclave, l'égalité avec les anges. Tous ces biens et tous ceux qui s'y rapportent nous sont accordés par la grâce du baptême.

           Jean Chrysostome  - 1e instruction aux catéchumènes, 2-3

Le bain qui donne la grâce fait disparaître non cette tache corporelle (celle qui salit le corps), mais celle qui, étant une véritable souillure, atteint le corps et l'âme ; il purifie non ceux qui touchent des cadavres (allusion aux impuretés rituelles de la loi de Moïse), mais ceux qui font des  œuvres de mort. `

Seriez-vous  impudique, seriez-vous fornicateur, idolâtre, auriez-vous commis n'importe quel crime, seriez-vous couvert de toutes les souillures qui peuvent flétrir un homme, plongez- vous dans la piscine de ces eaux saintes, et vous en sortez plus pur que les rayons du soleil.

Ne croyez pas que j’exagère ; écoutez saint Paul parlant de l‘efficacité de ce bain spirituel : « Ne vous y trompez pas, ni les idolâtres, ni les fornicateurs, ni les adultères, ni les impudiques, ni ceux dont les débauches outragent la nature, ni les avares, ni les intempérants, ni les médisants, ni les ravisseurs du bien d'autrui ne posséderont le royaume de Dieu » (1 C0 6,9-10).

Et en quoi, direz-vous, ces paroles touchent-elles à la question ’? Montrez ce dont il s'agit, c'est-a-dire que la vertu du baptême efface ces souillures. Ecoutez donc ce qui suit : « Vous avez été tout cela, mais vous avez été lavés, sanctifiés, justifiés au nom de notre Seigneur Jésus—Christ et dans l'Esprit de notre Dieu » (1Co 6,11).

Nous nous proposions de vous dire que ceux qui s'approchaient de ce bain spirituel étaient purifiés de toute souillure, et voilà que nos paroles vous prouvent qu‘ils sont non seulement purifiés, mais encore sanctifiés et justifiés. Car l'Apôtre ne dit pas seulement : « Vous avez été purifiés », mais il ajoute : « Vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés. »

Quoi de plus admirable que de voir ta justification produite sans travail, sans peine et sans le secours des bonnes œuvres !  car telle est la grandeur de ce don divin que sans aucune peine il nous rend justes devant Dieu. Si une simple lettre très courte signée par l'empereur peut rendre à la liberté des hommes chargés de toutes sortes de crimes et élever quelques—uns de ses sujets aux plus hautes dignités, combien plus l'Esprit-Saint, qui est tout-puissant, nous délivrera-t-il de toute iniquité, établissant en nous le règne de la justice et nous remplissant d‘une constance inébranlable.

Voyez cette étincelle tombant dans le gouffre de la mer, aussitôt elle s'éteint, elle disparaît engloutie sous les flots ; ainsi toutes les iniquités des hommes, quand elles tombent dans la piscine du bain sacré, sont anéanties ; elles disparaissent plus vite et plus facilement que cette étincelle.

Et pourquoi, direz-vous, si ce bain remet tous nos péchés, pourquoi l'appelle-t-on bain de la régénération et non pas bain de la rémission des péchés, bain de la purification '? C‘est parce que non seulement il nous remet nos péchés et nous purifie de nos souillures, mais que par lui nous recevons une seconde naissance. Oui, il nous crée de nouveau, il nous forme, non en nous façonnant une seconde fois avec de la terre (comme dans le récit de la création :  cf Gn 2, 7), mais en nous faisant sortir d'un autre élément qui est l'eau ; il ne nettoie pas seulement le vase, mais il le refait de nouveau tout entier.

Les vases que l'on purifie gardent toujours, quelques précautions que l'on prenne, des marques de la tache qui a été enlevée ; mais ceux que l'on jette dans le fourneau pour les refondre, renouvelés par la flamme, déposent toute scorie et sortent de là aussi brillants que s'ils étaient entièrement neufs. Si quelqu'un prenait pour la refondre une statue d‘or, toute noircie par le temps, la fumée, la poussière, détériorée par la rouille, il la rendait très pure et très brillante ; ainsi notre nature dégradée par la rouille du péché, obscurcie par nos crimes, comme par une fumée qui en ternit l'éclat, privée de sa beauté première, Dieu la refait pour ainsi dire, la plonge dans l'eau comme dans le creuset, la pénétré comme d'un feu, de la grâce du Saint—Esprit, et de la elle sort toute renouvelée, jetant un éclat qui surpasse la splendeur des rayons du soleil, car le vieil homme est brisé, et de ses débris sort un homme nouveau et plus brillant.

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