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Baptême
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15 décembre 2008

III - Les Figures du Baptême (2)

        Césaire  d’ArIes  - Sermon

J’en ai souvent averti votre charité, mes chers frères ; dans les leçons qu’on nous lit en ces jours dans |’église, nous ne devons pas seulement nous attacher au sens littéral, mais écarter le voile de la lettre, pour chercher par la foi l’esprit vivifiant qui s’y trouve caché. L’Apôtre le dit en termes formels : « La lettre tue, mais l’esprit vivifie. » (2 Cor 3,6)

Aussi, qu’ils sont infortunés les Juifs et plus infortunés encore les hérétiques qui, s’attachant seulement au son de la lettre, c'est à dire à un corps sans âme, restent morts et privés de l’esprit qui vivifie !

Pour nous, écoutons l’Apôtre qui nous dit que « toutes ces choses leur arrivaient en figure, mais qu’elles ont été écrites pour nous. » (1 Co 10,11). Voyons donc ce que veut dire ce que nous avons entendu tout à l’heure, quand on nous lisait la divine parole.

                              

            Jonas dans le ventre du poisson

De même, en effet, que Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de même le Fils de l 'homme sera dans le sein de la terre durant trois jours et trois nuits.  Mt 12,40

              Ephrem de Nisibe – Hymne sur l’Epiphanie, 3,9

« Comme vous ressemblez au prophète que vomit le poisson l ».

                          Naaman  dans le Jourdain

             Ambroise de Milan  -  Sur Ies  Mystères

Quand Naaman fut arrivé, Elisée lui ordonna de se baigner sept fois dans le Jourdain. Alors Naaman se mit à réfléchir : les fleuves de sa patrie avaient une eau meilleure, dans laquelle il s'était souvent baigné sans être jamais purifié de sa lèpre. C'est ce qui le retint d'obéir aux ordres du prophète. Mais il céda aux avis et aux exhortations de ses serviteurs, il se baigna et, purifié aussitôt, comprit que la purification de chacun ne vient pas de l'eau, mais de la grâce.

          Grégoire de Nysse  -  Homélie pour Ia fête des Iumières

Le disciple d'Élie, Elisée, lui aussi purifia le Syrien Naaman, lorsqu'il vint à lui pour trouver un secours contre sa lèpre, en lui prescrivant un bain dans le Jourdain. L'usage de l'eau, le bain dans le Jourdain annoncent tous deux l'avenir. Car seul entre tous les fleuves le Jourdain, le premier, fut béni et consacré comme la source qui apporte à l'univers entier la grâce du baptême.

Tels sont les faits qui annoncent la nouvelle naissance par le baptême.

        Mara, les eaux amères

    Ambroise de Milan  - Sur les Mystères

La source de Mara était amère ; Moïse y jeta du bois et elle devint douce. En effet, sans l'invocation de la croix du Seigneur, l'eau n'est d'aucune utilité pour le salut futur ; mais lorsqu'elle a été consacrée par le mystère de la croix qui donne le salut, elle est toute prête pour fournir le bain spirituel et la boisson du salut. Donc, de même que Moïse, de façon prophétique, mit le bois dans cette source d'autrefois, ainsi l'évêque prononce sur la source que nous voyons l'invocation de la croix du Seigneur, et l'eau devient douce pour donner la grâce.

          Tertullien - Traite du baptême, 9

Autre symbole : cette eau qui pour devenir buvable et douce est guérie de son amertume par le bois qu'y plonge Moïse. Ce bois, c'était le Christ guérissant lui-même les eaux, auparavant empoisonnées et amères ; il les change en eau très salubre, l'eau du baptême.

                  Mériba, les eaux  Jaillissant du rocher

Car je ne veux pas que vous l'ignoriez, frères : nos pères ont tous été sous la nuée, tous ont passé à travers la mer, tous ont été baptisés en Moise dans la nuée et dans la mer, tous ont mangé le même aliment spirituel et tous ont bu le même breuvage spirituel — ils buvaient en effet à un rocher spirituel qui les accompagnait, et ce rocher, c'était le Christ.    1 Co 10,1-2

                 Tertullien - Traité du baptême, 9

Elles (les eaux du baptême) étaient encore figurées par l’eau que Moïse fit miraculeusement sortir de la pierre et qui accompagnait le peuple d’lsraël. Or si cette pierre était Jésus Christ, il est hors de doute que les eaux du baptême sont bénies en Jésus Christ.

                 Cyprien de Carthage - Epître 63, 8

Toutes les fois que l'eau est nommée seule dans les Saintes Ecritures, c'est le baptême qui est annoncé, comme nous le voyons en Isaïe 2 «Ne vous souvenez plus, dit-il, de ce qui a précédé, et ne pensez plus aux événements passés. Voici que je fais des choses nouvelles qui paraîtront bientôt, et vous les verrez. Je ferai un chemin dans le désert ; de l'eau, dans un endroit qui n'en a pas, abreuvera ma race choisie, le peuple que j'ai formé pour moi afin qu'iI publie mes louanges. » (Is 43,19-21)

Dieu a prédit en cet endroit par son prophète que chez les Gentils (les non Juifs), dans les lieux qui manquaient d'eau auparavant, il en coulerait en abondance, qui abreuverait la race choisie de Dieu, c'est-à-dire, ceux que la génération par le baptême aurait faits enfants de Dieu. De même, il est encore prophétisé et prédit que les Juifs, s'ils ont soif et cherchent le Christ, boiront chez nous, c'est-à-dire obtiendront la grâce du baptême. « S'ils ont soif, dit-il, dans le désert, il leur amènera de I'eau, il en fera jaillir du rocher, le rocher s'ouvrira, l'eau coulera, et mon peuple boira » (Is 48,21).

C'est ce qui s'accomplit dans l'Evangile ; quand le Christ, qui est le rocher, est ouvert par le coup de la lance durant sa passion.

C'est lui d'ailleurs qui, faisant comprendre ce qu'à prédit le prophète, s'écrie : « Si quelqu'un a soif, qu'iI vienne et qu'il boive. Celui qui croit en moi, de son sein comme dit l'Ecriture, couleront des fleuves d'eau vive » (Jn 7,37). Et pour qu'il fût encore plus manifeste que ce n'est pas du calice, mais du baptême, que parle en cet endroit le Seigneur, l'Ecriture ajoute : « Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croyaient en lui »(Jn 7,38). Or, c'est par le baptême que l'on reçoit le Saint-Esprit. Et quand on est ainsi baptisé et qu'on a reçu le Saint-Esprit, on boit alors seulement le calice du Seigneur. (eucharistie qui suit le baptême, dans la nuit de Pâques)

Que personne ne s'inquiète de ce que, en parlant du baptême, l'Ecriture divine dit que nous avons soif et que nous buvons, puisque le Seigneur dit aussi dans l'Evangile : « Heureux ceux qui ont soif et faim de la justice », parce que ce que l'on prend avec une soif avide, on le prend en plus grande plénitude et abondance. De même en un autre endroit le Seigneur dit : « Quiconque boira de cette eau-ci, aura soif de nouveau. Mais celui qui boira de l'eau que je donnerai, n'aura plus jamais soif » (Jn 4,13-14). Ces seules paroles montrent que ce qui est annoncé c'est le baptême de l'eau du salut, qu'on ne prend qu'une fois et qu'on ne réitère pas. Le calice du Seigneur, lui est toujours dressé et bu dans l'Eglise.

             Grégoire  d’Elvire — Tractatus  15,10-13

Quand, au désert, le peuple était en danger de périr de soif, Moïse frappa un rocher avec son bâton, c'est-à-dire au moyen du bois, et aussitôt coulèrent des sources d'eau, fait qui annonçait le mystère du baptême. Que ce rocher ait été la figure du Christ est garanti par le bienheureux apôtre, qui dit : « Ils buvaient au rocher spirituel qui les accompagnait, et ce rocher était le Christ >> (1 Co 10,4).

  ll ne fait aucun doute que ce rocher était l'image de la chair du Seigneur. Cette chair frappée par le bois de la croix prodigua l'eau vive aux assoiffés, selon qu'il est écrit : « De son sein couleront des fleuves ; il disait cela de l'Esprit Saint que les croyants devaient recevoir » (Jn 7, 38-39). Ainsi, déjà en ce temps—là, les eaux produites du rocher montraient en une préfiguration typique les fleuves émanant du sein du Christ dans le sacrement du baptême, ces fleuves qui devaient, en breuvage salutaire pour les assoiffés, couler du flanc du Christ.

Qui ne sait que notre Seigneur, qui est la source d'eau jaillissant en éternité de vie, quand il fut suspendu au bois de la croix, a répandu par la blessure de son côté non seulement du sang mais aussi des eaux coulant en flots abondants ; il montrait par là que l'Epouse, c'est-à-dire l'Eglise, provient de son côté [...] comme Eve est née de la côte d'Adam ; l'Eglise connaît de fait deux baptêmes, baptême d'eau et baptême de sang, qui font dans l'Eglise les fidèles et les martyrs.

                          jean Chrysostome — Sermon aux néophytes, 5

Veux—tu connaître encore mieux la puissance du sang du Christ, souviens-toi de son origine. Il a coulé du côté du Maître en croix. Quand Jésus eut expiré, encore en croix, raconte l'Ecriture, un soldat vint et lui ouvrit le côté avec une lance. Il en coula de l'eau et du sang. L'eau symbolise le baptême, le sang est la figure de l'Eucharistie. Voilà pourquoi il est écrit : « ll coula du sang et de l'eau » (Jn 19,34), mais d'abord de l'eau, puis du sang. Nous sommes d'abord lavés dans le baptême, puis gratifiés du sacrement eucharistique. [...]

Ne passe pas à pieds joints sur cet épisode, riche de significations et considère un autre mystère qui s'y cache. J'ai dit l'eau et le sang sont les symboles du baptême et de l'eucharistie. Dans les deux sacrements, le bain de la nouvelle naissance et le mystère eucharistique qui tirent leur origine du côté transpercé du Christ, est fondée l'Eglise.

De ce côté ouvert Jésus a bâti l'Eglise, comme Eve a tiré son origine du côté d'Adam. Voilà pourquoi Paul a pu écrire : Nous sommes de sa chair et de ses os, en pensant à la plaie du côté. Dieu a pris le côté du flanc d'Adam pour former la femme. Le Christ de même nous donne sang et eau de son côté pour former l'Eglise. De même que Dieu avait pris la côte d'Adam pendant qu'il dormait, en extase, de même Jésus nous donne sang et eau, après s'être endormi dans la mort. Là le sommeil d'Adam, ici le sommeil de la mort.

Voyez donc combien le Christ est uni à son épouse. Voyez avec quelle nourriture il nous rassasie. ll est lui-même notre nourriture et notre festin. Comme une femme nourrit son enfant de son lait maternel, en quelque sorte avec son propre sang, ainsi le Christ nourrit sans cesse ceux à qui il a donné la vie de la nouvelle naissance, au prix de son propre sang.

                                    Le poisson dans l’eau

                          I              X                 O             Y               E

                          I              CH              TH            U              S

                    Ièsous     Christos        Théou       Uios          Sôter

                      Jésus       Christ        de Dieu        Fils         Sauveur

                         Tertullien  - Traité du baptême, l

Pour nous, petits poissons, ainsi appelés du nom de notre « ictus » Jésus Christ, nous naissons

dans l’eau et ne pouvons conserver notre vie autrement qu’en demeurant dans cette eau.

 

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